11 oct. 2009

En octobre




En octobre, les jours qui suivent les vendanges,
Lorsque le ciel est clair, et qu'il fait du soleil,
Ont un charme secret et des douceurs étranges.

Le paysage rêve et la terre à sommeil;
Et toute la beauté dont ce moment se pare,
On sent qu'elle est fragile, un peu souffrante, et rare.

L'air est fait d'un cristal fluide qu'on croit voir.
L'horizon délicat tremble dans les buées,
Et dès l'après-midi l'on sent déjà le soir.

Car le soleil a des lueurs atténuées;
Il paraît très lointain et, sous ses pâles feux,
Les arbres ont toujours beaucoup d'ombre autour d'eux.

Touffus encor, les bois dorment à mi-côte.
Ourlent déjà d'un or léger leur masse haute,
Et les fils de la Vierge argentent les labours.

Par les terres l'on voit, en blancheurs indécises,
Cheminer sous le joug des couples de boeufs lourds
Et fumer doucement le toit des maisons grises.

L'air n'est ému d'aucun souffle. Le vent attend...
Et tel est le silence où l'heure se recueille
Qu'à travers la campagne anxieuse on entend,

Parfois, le bruit que fait la chute d'une feuille.

Louis Mercier

2 commentaires:

  1. Poésie de l'automne...

    et quel boucan ces grues !!!

    bise
    Christian

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  2. Eh bien Christian, avec moi tu n'as pas fini d'en entendre, des grues... Bise :)

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Chaque petit brin d'herbe déposé fait verdir la prairie de plaisir !