Mon Dieu ! que ces plaines charmantes,
Ces grands prés si beaux et si verts,
Nous présentent d'appas divers
Parmi leurs richesses brillantes !
Ce doux air, ces vives odeurs,
Le pompeux éclat de ces fleurs,
Dont l'herbe se colore,
Semble-t-il pas dire à nos yeux
Que le palais de Flore
Se fait voir vraiment en ces lieux ?
C'est là qu'on entend le murmure
De ces agréables ruisseaux,
Qui joignent leurs flots et les eaux
Au vif émail de la verdure.
C'est là qu'en paisibles replis,
Dans les beaux vases de leurs lits,
Ils arrosent les herbes,
Et que leurs doux gazouillements,
De leurs ondes superbes
Bravent les bruits les plus charmants.
Je les vois, au haut des montagnes,
Venir, d'un cours précipité,
Offrir leur tribut argenté
dans le beau sein de ces campagnes;
Traîner en cercles tortueux
Leurs sources vagabondes;
Et, comme charmés des beautés
De ces plaines fécondes
S'y répandre de tous côtés.
Là ces méandres agréables,
Descendant, et puis remontant,
Font, dans leur voyage inconstant,
Cent labyrinthes délectables.
Souvent leurs flots, en s'entrouvrant,
Font cent îles fleuries;
Tantôt, quittant leur lit natal,
Ils bordent les prairies
D'une ceinture de cristal.
Là l'on voit aussi sur les herbes
Voltiger ces vivantes fleurs,
Les papillons dont les couleurs
Sont si frêles et si superbes:
C'est là qu'en escadrons divers
Ils répandent dedans les airs
Mille beautés nouvelles,
Et que les essaims abusés
Vont chercher sous leurs ailes
Les pleurs que l'Aurore a versés.
Jean Racine Poésies
Ces grands prés si beaux et si verts,
Nous présentent d'appas divers
Parmi leurs richesses brillantes !
Ce doux air, ces vives odeurs,
Le pompeux éclat de ces fleurs,
Dont l'herbe se colore,
Semble-t-il pas dire à nos yeux
Que le palais de Flore
Se fait voir vraiment en ces lieux ?
C'est là qu'on entend le murmure
De ces agréables ruisseaux,
Qui joignent leurs flots et les eaux
Au vif émail de la verdure.
C'est là qu'en paisibles replis,
Dans les beaux vases de leurs lits,
Ils arrosent les herbes,
Et que leurs doux gazouillements,
De leurs ondes superbes
Bravent les bruits les plus charmants.
Je les vois, au haut des montagnes,
Venir, d'un cours précipité,
Offrir leur tribut argenté
dans le beau sein de ces campagnes;
Traîner en cercles tortueux
Leurs sources vagabondes;
Et, comme charmés des beautés
De ces plaines fécondes
S'y répandre de tous côtés.
Là ces méandres agréables,
Descendant, et puis remontant,
Font, dans leur voyage inconstant,
Cent labyrinthes délectables.
Souvent leurs flots, en s'entrouvrant,
Font cent îles fleuries;
Tantôt, quittant leur lit natal,
Ils bordent les prairies
D'une ceinture de cristal.
Là l'on voit aussi sur les herbes
Voltiger ces vivantes fleurs,
Les papillons dont les couleurs
Sont si frêles et si superbes:
C'est là qu'en escadrons divers
Ils répandent dedans les airs
Mille beautés nouvelles,
Et que les essaims abusés
Vont chercher sous leurs ailes
Les pleurs que l'Aurore a versés.
Jean Racine Poésies
Magnifique poème!Cela commence bien le weekend et inspire l'esprit dans
RépondreSupprimerla joie! Merci! xx :D
Je suis contente que ça te plaise Jojhoelle ! Bon week-end :D
RépondreSupprimerQue c'est joli! On s'y croirait! Et avec le charmant gazouilli de l'eau en plus, c'est un moment rafraîchissant!
RépondreSupprimerBonne semaine à toi!
Merci bee !
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