Voici un magnifique portrait d'arbre dressé par Elizabeth Goudge dans “La Colline aux Gentianes” (éditions Phébus). Sublime, aussi, est la relation que la petite Stella entretient avec son environnement: animaux, arbres, paysages...
La partie nord du verger, réservée aux pommes à cidre, contenait le pressoir; au sud, du côté de la haie de buis, se trouvaient les pommes à couteau, reinettes et calvilles, entremêlées de cerisiers et de pruniers. La récolte était superbe cette année-là, les arbres se redressaient comme s'ils en avaient conscience.
Stella les connaissait si bien que, parfois, dans son lit, elle parlait tout bas à ses favoris; elle leur avait donné des noms, puisque chacun d'eux se distinguait par quelque particularité de forme ou de couleur. Au centre de leur fière réunion se dressait leur chef à tous, le “duc de Malborough”, un énorme pommier calville, sous les branches duquel on s'installait pour la cérémonie de wassailing, la veille de Noël. Elle traversa le verger en courant, suivie de Daniel; les poules s'éparpillaient autour d'elle et elle saluait doucement les arbres tout en passant à côté d'eux : “Tu as bonne mine aujourd'hui, Polly Permain, Bob Bramley, quel joli plumet doré ! Comment vas-tu John Jonathan ?” Mais en arrivant près du “duc”, elle s'arrêta, posa sa main sur le tronc creux percé d'un trou rond qui servait de domicile à une famille de mésange et regarda les larges branches moussues formant un dais au-dessus de sa tête. A son avis, le “duc”, était un enchanteur : il portait des touffes de gui, ce qui en est le signe indubitable. Tous les animaux l'aimaient, ce qui en est un autre signe. Les sittelles y couraient comme de minuscules souris et, parfois, en hiver, ses branches dépouillées se revêtaient d'un voile coloré, tissé d'ailes d'oiseaux, mésanges, pinsons, rouges-gorges et bouvreuils. La grive de Weekaborough y chantait toujours son Nunc dimittis, les piverts le hantaient et, de la fenêtre de la cuisine, par les matins brumeux de l'hiver, on apercevait la chouette blanche trônant sur la plus basse branche.
Wassailing est un rituel païen dont les origines remontent aux Saxons. Et Daniel est un... chien !
RépondreSupprimerTu me replonges dans mes souvenirs...
RépondreSupprimerJ'ai lu "La colline aux gentianes" quand j'avais quinze ans. C'est très loin dans ma mémoire, mais je me souviens que j'avais adoré ce livre...
Oui, La Licorne, c'est vraiment un livre merveilleux, je suis en train de le lire et c'est un régal... Cette petite Stella me rappelle tellement la petite fille que j'étais...
RépondreSupprimer........quel délice et quelle émotion de te sentir enchantée, captivée par cette lecture..
RépondreSupprimeret c'est tellement merveilleux de relire ces fragments par ce temps automnal ! merci!
Je ne te remercirais jamais assez de m'avoir fait découvrir Elizabeth Goudge,Croukougnouche, c'est un univers qui me parle tellemment... qui me fait vibrer au plus profond de mon âme !!!
RépondreSupprimeroui, moi aussi , quand j'ai découvert Elisabeth ( grâce à mon père , ce qui est curieux , car E Goudge est souvent qualifiée d' auteur désuette et appréciée surtout par des femmes et jeunes filles en fleurs !!) je me suis sentie transportée , littéralement en osmose avec cet univers à la frange du fantastique et si proche de la nature .
RépondreSupprimerOui, je vois, je vois...
RépondreSupprimerLe "duc", il est vraiment un enchanteur...
Merci pour voir et pour nous partager la Beauté!
Elle est à nouveau réeditée, depuis que Croukougnouche, tu me l'a fait découvrir, je découvre de plus en plus de gens qui l'apprécient et ce ne sont pas des " jeunes filles en fleurs", j'aime les choses intemporelles et j'aime bien le terme "désuet", il ne m'effrais pas...
RépondreSupprimerMikka bienvenue dans la prairie, partager la beauté, beau programme, n'est-ce pas ?
Oui, c'est vraiment le plus beau programme...
RépondreSupprimerMa Belle, je te remercie pour la visite et je reprends ici le "Gracias!" ("mille millions de gouttes grâce"... :) )
La visite fut un plaisir Mikka, et je retournai prendre un thé ou un café chez toi dans ton univers de beauté et de paix, ta réponse merveileuse m'a beaucoup touchée :)
RépondreSupprimerA bientôt
Bon, il faut que j'aille voir cette Elisabeth Goudge !!!! merciiii !
RépondreSupprimerHiiii
RépondreSupprimerJ'ai oublié de signer.
C'est moi celle qui n'a pas lu Elisabeth !
Lô-Là
BOOKS
disent les lettres à recopier Hi hi
Tu sais que même sans signer je te reconnais toujours Lôlà... ces lettres sont de sacrées farceuses et nous entraînent dans des histoires incroyables, toutes les deux ont est bien placées pour le savoir !!!
RépondreSupprimerMerci pour ce plongeon bienfaisant au coeur de cet univers enfantin et merveilleux, j'avoue ne pas connaitre ce roman mais je ne tarderai à combler cette lacune.
RépondreSupprimerViviane c'est une lecture enchanteresse, comme le duc, je viens de terminer le livre et c'est un pur bonheur, j'ai hâte de me plonger dans les autres livres d'Elizabeth Goudge.
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