17 janv. 2009

La fée du sureau



Cette histoire est extraite d'un livre magnifique que je conseille à tous les amoureux des plantes : La Plante Compagne (Pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe occidentale) de Pierre Lieutaghi aux éditions Actes Sud. C'est le livre à lire pour réaliser tout ce que nous devons aux végétaux à travers les siècles.
" Et il y a une histoire miraculeuse à dire. Dans les années de l'immédiat après-guerre, les Tziganes survivants de l'holocauste qui fréquentaient la rive allemande du Rhin, au pied de la Forêt-Noire, s'arrêtaient volontiers en juin là où les sureaux se mettaient à fleurir. Le feu du bivouac était allumé à peu de distance des arbustes. Sur le feu, une bassine d'huile, et une pâte au sucre dans la jatte. Et alors que l'attention des enfants était détournée, on allait jusqu'aux branches avec la jatte et la bassine bouillante, on trempait les corymbes dans la patte et dans l'huile. Quand c'était doré, on laissait la branche ramener le trésor parmi les feuilles. Et quand un bel arbre à beignets avait surgit de la lisière parmi le houblon et la clématite, on appelait les petits : la fée du sureau était passée. Il faudrait lui laisser quelques beignets. Elle viendrait les savourer dans sa belle robe farineuse alors qu'on serait de nouveau sur la route."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Chaque petit brin d'herbe déposé fait verdir la prairie de plaisir !