20 févr. 2009

Réparer les fêlures avec de l'or


Voici un passage du livre "Le Zen des Petits Riens" de Gary Thorp ( éd. Marabout) qui me fascine : "Lorsque vous cassez un objet, votre première impulsion est-elle de le jeter ? Préférez vous, au contraire, le réparer tout en regrettant la perte de sa "perfection" originelle ? Quoi qu'il en soit, considérez la façon dont les Japonais traitaient les ustensiles de la cérémonie du thé. S'ils étaient fabriqués dans les matériaux les plus simples, comme l'argile, ces tasses à thé et ces bols étaient admirés pour la pureté de leur ligne et leurs qualités spirituelles. On en prenait le plus grand soin et ils étaient l'objet du plus grand respect. Voilà pourquoi une tasse de cérémonie n'était presque jamais cassée. Lorsque, malgré tout, cela arrivait et qu'une tasse se brisait, on la réparait avec de l'or. Plutôt que d'effectuer une réparation cosmétique, on mettait au contraire en relief les lignes des fêlures et des brisures. Les fines couches d'or annonçaient à tous que la tasse avait été cassée, puis réparée, et qu'elle était donc sujette au changement. On en rehaussait ainsi la valeur. Les gens ont tendance à dissimuler leurs erreurs, à tenter de remettre les choses en l'état et à affirmer qu'elles sont exactement comme avant et que leur coeur n'a pas été brisé. Dans la réalité, les choses se cassent. Elles peuvent fondre. Il arrive qu'elles nous abandonnent. Au cours du temps, c'est parfois vous qui les cassez et leur apportez des modifications. Efforcez-vous donc de partager vos expériences, plutôt que de cacher votre côté humain."

Cela me fait penser au célèbre refrain de la chanson Anthem de Leonard Cohen : "There is a crack, a crack in everything, that's how the light gets in." Il y a une fissure, une fissure en chaque chose, c'est ainsi que la lumière peut entrer...

6 commentaires:

  1. Wow! Ce texte est magnifique de vérité et de sagesse! Merci de
    partager avec nous ces belles
    paroles d'or qui nous font tant
    de bien! Jojho xx :)

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  2. merci de tout coeur,à la prochaine fêlure je penserai à l'or.Je vais me procurer ce précieux livre....

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  3. Notre aspiration à effacer la blessure est légitime. Et il est juste de faire son possible en ce sens. Mais vient aussi l'heure où il nous est demandé de considérer la façon dont au travers d'elle la lumière entre dans notre monde.
    Merci pour ce texte.

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  4. Bonjour Mystère, je me suis régalée à me promener de billet en billet, et de l'atmosphère de ce blog, merci !
    Ces mots sur ce que l'on fait des objets abîmés, et des expériences de la vie, du coeur brisé, me touchent aussi beaucoup.

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  5. Bonjour Nathalie et bienvenue dans la prairie ! Merci beaucoup pour ce commentaire ça me fait très plaisir :)

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  6. Ces poteries réparées avec de l'or, cela me fait penser aux "cloisonnés" que l'on trouve dans les boutiques asiatiques.
    Pour ce qui est des gens, je crois que si nous cherchons à dissimuler les défauts, les fêlures, c'est que toute notre société nous pousse à être des "parfaits"! ce que nous ne sommes pas, heureusement! On se construit pourtant avec tout ce qui nous arrive et c'est tellement plus enrichissant de s'en servir plutôt que de chercher à le dissimuler...

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Chaque petit brin d'herbe déposé fait verdir la prairie de plaisir !