4 juin 2010

Bel aubépin



Bel aubépin verdissant ,
Fleurissant
Le long de ce beau rivage ,
Tu es vêtu jusqu' au bas
Des longs bras
D'une lambruche sauvage .

Deux camps drillants de fourmis
Se sont mis
En garnison sous ta souche ;
Et , dans ton tronc mi-mangé ,
Arrangé
Les avettes ont leur couche .

Le gentil rossignolet
Nouvelet ,
Avecques sa bien-aimée ,
Pour ses amours alléger ,
Vient loger
Tous les ans en ta ramée ,

Dans laquelle il fait son nid
Bien garni
De laine et de fine soie ,
Où ses petits écloront ,
Qui seront
De mes mains la douce proie .

Or vis , gentil aubépin ,
Vis sans fin ,
Vis sans que jamais tonnerre ,
Ou la cognée , ou les vents ,
Ou les temps
Te puissent ruer par terre .

Pierre de Ronsard

3 commentaires:

  1. Dame Aubépine4 juin 2010 à 07:01

    Une lambruche c'est une vigne sauvage.
    Driller veut dire courir, aller vite et légèrement.
    Et pour finir les avettes se sont les abeilles.

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  2. Je connais une conteuse au nom exotique , douce comme une mousse blanche qui vit dans les aubépines du lundi au dimanche
    Un rossignol y a élu domicile et elle marche le soir pour humer tous les parfums divins.
    Elle recevra bientôt une carte postale dans une langue étrangère mais elle aime ça. N'est ce pas ?

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  3. Dame Aubépine10 juin 2010 à 22:51

    Thank you for your beautiful postcard, Lôlà !!! What a wonderful surprise !!!

    C'est vrai que je marche le soir pour humer tous les perfums divins, d'ailleurs j'étais en train de faire une liste de toutes les fleurs de printemps au parfum capiteux : pivoines, seringas, genêts, iris, lilas, roses, glycines...

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Chaque petit brin d'herbe déposé fait verdir la prairie de plaisir !