Si je me souviens bien, ce livre est sorti il y a une dizaine d'années (et l'auteur est décédé depuis), j'aime le reprendre de temps en temps pour en lire des passages. L'écrivain Timothy Findley y raconte sa vie avec son compagnon Bill Whitehead dans une petite ferme près de Toronto. C'est un livre d'une infini douceur, d'une grande tendresse, assez mélancolique aussi. Le souvenir des animaux domestiques qui se succèdent au fil des ans, les relations avec les voisins, les amis, le jardin, la nature au rythme des saisons... J'aime énormément leur art de vivre, leur sens de l'accueil, leur regard sur la vie, on se sent bien à "Stone Orchard". Déjà les titres des chapitres sont tout un poème : La grange bleue, Le champ de l'autre côté de la route, Souris pilleuses et souris pieuses, Le vol des anges, Paysages littéraires, Le bois sauvage, Prenez deux tasses de neige... Qui plus est j'adore la façon dont le livre commence (je suis toujours très attentive à la première phrase d'un livre) : "C'est parce qu'on s'était perdus qu'on l'a trouvée. Été 64 : Bill Whitehead et moi cherchions une propriété de campagne à un prix abordable avec une vieille maison et, nous l'espérions très fort, la possibilité d'y faire un jardin."Voici ce qu'ils découvrent en arrivant à Stone Orchard pour la première fois : "Il y avait des buissons de lilas, dont certains, a-t-on appris, étaient au moins centenaires. Ce qui était vrai. Leurs troncs et leurs branches ressemblaient à des cordages faits d'écorce et de lichens noueux. dans la cour, se dressait un vieux hangar de bois où l'on mettait jadis le lait à refroidir dans des cuves de béton remplies d'eau. Reliant le toit de cette cabane et celui de la maison, des perches de cèdres croulaient sous le poids de la vigne. Une grille blanche qui s'étirait à l'ombre de six immenses érables à sucre marquait la limite entre la pelouse de l'avant et la route et, entourant une petite cabane de rondins qui servait jadis de cellier, se trouvait un bosquet de féviers, qui sont restés nos plus beaux arbres.
Le chèvrefeuille, les cerisiers de Virginie et les pommiers sauvages formaient l'élément principal des haies, surplombées de cèdres, de tilleuls d' Amérique et d'ormes géants. Nous étions sous le charme. J'ai dit alors (et je le crois toujours) : Nous sommes arrivés chez nous."
Timothy Findley et son compagnon ont appelé ce lieu "Stone Orchard" en hommage à Anton Tchekhov et son chef d'oeuvre "La Cerisaie", comme il n'y avait pas de cerisiers, le climat étant trop rude, ils ont juste changé les cerisiers contre ce qu'il y avait en abondance : des pierres...
ça donne envie de lire ce livre, je note.
RépondreSupprimerSissy
C'est très joliment écrit! Je reconnais ce sentiment d'être arrivé chez soi. D'être accueilli par un lieu.
RépondreSupprimerUn peu comme lorsqu'on passe sur ton blog! Un petit moment de fraîcheur et de nature...
j'espère qu'il te plaira, Sissy.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Bee !